Comment nos services publics vont-ils être révolutionnés par l’IA ? C’est en somme la question à laquelle tente de répondre Stanislas Guerini, ministre de la Transformation et de la Fonction Publiques, en lançant une grande expérimentation auprès de mille fonctionnaires volontaires. Ceux-ci vont être équipés d'un outil d'IA Générative pour les aider notamment à prérédiger des réponses aux avis que les usagers peuvent laisser par l’intermédiaire de la plateforme Services Publics +. Les agents restent les maîtres des clés et modifieront ou compléteront les messages avant de les envoyer. Rapidement, l’ambition est également de tester l’utilité d’une telle assistance auprès des agents des maisons France services, en contact direct avec des citoyens, ainsi que pour d’autres usages administratifs. Dans un entretien accordé à nos confrères du Figaro, le ministre ne cache pas l’importance de l’enjeu de l’IAG : « C'est une révolution anthropologique, et il est hors de question que la fonction publique la subisse. Considérer que ça n'existe pas, c'est se mettre la tête dans le sable et prendre le risque de se réveiller dans quelques années en réalisant qu'on a raté le train et que beaucoup d'entreprises privées auront pris une avance considérable. » On peut saluer cette prise en main directe par les autorités publiques d’un sujet complexe. La création récente par la Première ministre Elisabeth Borne d’un comité dédié à l’intelligence artificielle générative, dirigé par Anne Bouverot, présidente du conseil d’administration de l’École normale supérieure (et ancienne dirigeante de Morpho) et le professeur au Collège de France, Philippe Aghion, va dans le même sens. La fonction publique est confrontée à beaucoup des problématiques détectées de leur côté par les entreprises. En particulier, l’opposition entre une vision court-termiste (voire simpliste) centrée sur la productivité, et celle plus durable des enjeux de compétences, d’évolution de l’emploi, et d’un futur souhaitable pour notre marché du travail et notre environnement social. Mais pour affirmer cette stratégie plus globale, sommes-nous capables de rester maîtres d’un environnement technologique qui évolue à toute vitesse ? Lire la suite de l'edito |