Twitter ou « la place publique numĂ©rique oĂč les questions vitales pour lâavenir de l'humanitĂ© sont dĂ©battues » passe dans le giron dâElon Musk au prix de 54,20 dollars par action⊠De quoi valoriser le rĂ©seau social environ Ă 43 milliards de dollars ! Lâhomme le plus riche du monde sâoffre donc « son » canal de communication prĂ©fĂ©rĂ© auprĂšs de ses 88 millions de followers. Ce quâil en fait ? Informer sur les activitĂ©s de ses sociĂ©tĂ©s (Tesla, SpaceXâŠ), tout comme rĂ©agir, plaisanter ou encore provoquer, comme surtout bon lui semble. Câest dâailleurs sur ce terrain « dĂ©mocratique » quâElon Musk veut sâimposer. Ce fervent libertarien indique vouloir s'emparer du rĂ©seau social - dont il juge la politique de modĂ©ration trop intrusive - pour le transformer en « une arĂšne inclusive pour la libertĂ© d'expression ». On peut donc sâattendre Ă y lire tous les points de vue, quâils soient racistes, xĂ©nophobes, antisĂ©mites ou incitant Ă la haine. Ce rachat intervient toutefois quelques heures aprĂšs lâadoption par la Commission europĂ©enne de la nouvelle lĂ©gislation sur les plateformes en ligne⊠Le « Digital Services Act » (DSA) veut leur imposer de supprimer les contenus illicites, sous peine dâune amende pouvant grimper jusqu'Ă 6 % du chiffre d'affaires mondial. Selon le commissaire europĂ©en Thierry Breton, il s'agit d'interdire en ligne ce qui est interdit en dehors, et « câest un enjeu essentiel pour l'avenir de nos dĂ©mocraties ». Une vision quâElon Musk ne semble pas encore prĂȘt Ă partager, vu sa rĂ©ponse du 26 avril Ă lâintĂ©ressĂ© via Twitter : « The extreme antibody reaction from those who fear free speech says it all »⊠Et ce Ă lâheure oĂč la question de lâanonymat en ligne agite plus que jamais les institutions françaises et internationales, autant que Barack Obama ou Emmanuel Macron⊠La rĂ©flexion Ă mener risque de durer.
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