« Nous avons des mines de lithium en France et nous allons les développer grâce au nouveau code minier. C'est clé pour notre souveraineté », expliquait mi-octobre Emmanuel Macron, dans un entretien accordé aux Echos.
Cette semaine, c’est donc chose faite ! Le français Imerys, leader mondial des minéraux industriels, a annoncé vouloir extraire 34 000 tonnes par an d'hydroxyde de lithium,
d’une future mine, situĂ©e Ă Beauvoir (Allier).Â
Un projet majeur pour l’indépendance industrielle de la France, qui s’accompagnera de la création, d’ici à 2028, d’une usine de transformation du mica lithinifère en hydroxyde de lithium, une poudre directement utilisée dans les giga-usines de batteries lithium-ion (dont trois projets sont en cours en France). Au total, cette production permettra d’équiper 700 000 véhicules électriques par an.
Les besoins dans ce domaine sont en effet critiques : « Rien que pour les batteries des voitures électriques et le stockage énergétique, l'Europe aura besoin, par exemple, de 18 fois plus de lithium d'ici à 2030 et jusqu'à 60 fois plus d'ici à 2050 »,
expliquait récemment Maroš Šefčovič, le vice-président de la Commission européenne en charge des relations interinstitutionnelles et de la prospective.
D’ici à 2030, la demande mondiale en lithium devrait ainsi dépasser les 2 millions de tonnes, contre à peine 100 000 aujourd'hui, fournies principalement par l’Australie (50% environ de l’offre mondiale), le Chili et la Chine. L’Europe doit donc impérativement « bouger » pour exploiter ses réserves et se mettre à l’abri d’éventuelles turbulences géopolitiques.
Depuis deux ans, le groupe Imerys travaille à ce projet d’un milliard d’euros au total, prévu pour être rentable dès le départ : « Les études que nous avons menées [sur le site de Beauvoir] nous ont permis de déterminer qu'il y avait au moins 1 million de tonnes, explique la direction. Ce qui représente vingt-cinq ans de production. Et le gisement va plus loin. Nous devons encore mener des recherches pour déterminer sa taille exacte. »
Là où la future mine souterraine – responsable et respectueuse de l’environnement selon Imerys - sera installée, l’industriel exploite depuis plusieurs années une carrière à ciel ouvert de kaolin. Un atout indéniable, au-delà de l’appui des pouvoirs publics et des industriels directement concernés, qui permettra de combattre d’éventuelles oppositions...